Une double vie : Ère nouvelle des jeunes queers dans des villes divisées
3 years ago 3 years agoLes résumés de recherche de YouthREX posent seulement six questions concernant les publications de recherche portant sur les principaux problèmes des jeunes. Ces résumés font le tour de ce que le secteur de la jeunesse doit savoir en quelques pages seulement!
1. Sur quoi la recherche porte-t-elle et pourquoi est-elle si importante?
La présente recherche situe les expériences quotidiennes des jeunes Noirs queers dans deux centres urbains socialement et économiquement divisés, Toronto et Montréal. La recherche de McCready se fonde sur le fait que dans ces centres urbains, il existe une polarisation intense des revenus entre le centre-ville blanc et riche et les banlieues extérieures, qui abritent principalement des communautés à faible revenu et racialisées, dont les jeunes Noirs queers. En s’appuyant sur les entrevues menées auprès de jeunes Noirs queers, McCready pose la question centrale de la recherche :
Qu’est-ce que cela représente pour les jeunes Noirs queers de grandir dans des villes culturellement diverses, issues de multiples vagues d’immigration, mais dont les établissements d’éducation, de santé et de services à la personne sont divisés économiquement et géographiquement?
2. Où la recherche a-t-elle eu lieu?
La recherche s’est déroulée à Toronto, en Ontario, et à Montréal, au Québec.
3. Sur quoi cette recherche porte-t-elle?
La présente recherche explore les expériences quotidiennes des jeunes Noirs queers à Toronto et à Montréal. McCready souligne que l’expérience des jeunes Noirs queers a exacerbé la discrimination. Ils sont victimes de discrimination pour leur orientation et leur présentation sexuelle et de genre, ainsi que de discrimination raciale. Les jeunes Noirs subissent des inégalités sociales systémiques au sein des établissements d’éducation, de justice pénale, de protection de l’enfance, de santé et d’emploi.
« De nombreux jeunes Noirs queers cheminent sur le terrain urbain canadien en menant une double vie – l’une dans leur communauté ethnoculturelle, et l’autre dans des espaces favorables à la communauté queer établis, comme le quartier gai de la rue Church à Toronto » (p. 355).
4. Comment la recherche a-t-elle été faite?
La présente recherche s’appuie sur des entrevues menées auprès de jeunes Noirs queers portant sur leurs expériences quotidiennes à l’école, dans leur famille et dans leur quartier. Le chercheur situe les résultats et les répercussions par rapport à la littérature sur l’inégalité des revenus, le discours sur le multiculturalisme, les schémas de financement néolibéraux, et l’élaboration et l’évaluation des programmes.
5. Quelles sont les principales constatations?
La recherche a révélé que les jeunes Noirs queers entretiennent un lien étroit avec leurs communautés ethnoculturelles, s’identifient comme Noirs et sont confrontés au racisme. Le chercheur souligne que même si les jeunes Noirs queers peuvent être victimes d’homophobie et d’hétéronormativité dans leurs communautés ethnoculturelles, ces identités et affiliations communautaires restent importantes pour ces jeunes.
La recherche révèle que les communautés ethnoculturelles de jeunes Noirs queers sont plus susceptibles d’être situées dans les banlieues extérieures des villes étudiées. Ces communautés ont toutefois tendance à être mal desservies par rapport au centre-ville. Ainsi, en raison de leurs multiples identités et affiliations communautaires, les jeunes Noirs queers se heurtent à des obstacles lorsqu’il s’agit de programmes destinés aux jeunes homosexuels. Ces programmes s’adressent généralement au grand public et sont concentrés dans les centres-villes plus blancs et plus riches. Ces services sont souvent inaccessibles et ont une incidence limitée sur la vie quotidienne des jeunes Noirs queers.
Pour faire face à ces inégalités, la recherche a révélé que les jeunes Noirs queers mènent stratégiquement une « double vie », une « vie hétéro » dans leurs communautés ethnoraciales et une « vie gay » dans le centre-ville établi, très bien desservi et favorable aux homosexuels.
Bien que la recherche cite le fait de vivre une double vie comme une forme de résilience des jeunes Noirs queers, le chercheur note que ce résultat montre également que peu de programmes, notamment les programmes traditionnels, répondent aux besoins des jeunes là où ils vivent. Bien que la recherche donne à penser que les programmes de base qui servent les jeunes Noirs queers dans leurs communautés seraient plus efficaces que les programmes traditionnels existants, la recherche attire l’attention sur le fait que dans le contexte actuel de restrictions budgétaires, ces programmes connaîtraient invariablement la précarité.
6. Pourquoi cette recherche est-elle si importante pour les interventions auprès des jeunes?
La présente recherche est importante pour le travail avec les jeunes car elle attire l’attention sur le fait que les jeunes ont des identités multiples qui doivent être prises en compte lors de l’élaboration de programmes. Par exemple, cette recherche a exploré les identités des jeunes Noirs queers en relation avec la race, la culture, le genre, la sexualité et la géographie. À cet égard, la présente recherche souligne l’importance des programmes de base pour répondre aux besoins uniques des jeunes Noirs queers et de leurs communautés.
Le manque de considération pour les identités de jeunes Noirs queers dans l’élaboration des programmes a façonné la façon dont ces jeunes font face aux obstacles aux services dans les centres urbains tels que Toronto et Montréal. Finalement, les jeunes Noirs queers compensent les barrières de service en vivant une double vie. Bien que cela soit cité comme une forme de résilience, ces résultats soulèvent des questions sur la façon dont les systèmes de financement actuels et les exigences des programmes façonnent les conditions dans lesquelles les besoins des jeunes Noirs queers sont satisfaits, ou plutôt, ne sont pas satisfaits.
McCready, L. (2015). A double life: Black queer youth coming of age in divided cities. The Educational Forum, 79(4), 353-358.
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Categorised in: Research Summary